
Biographie de Denzel Washington
Denzel Washington [dɛnzɛl ˈwɑʃɪŋtən]1 est un acteur, réalisateur et producteur de cinéma américain né le à Mount Vernon (État de New York).
Il est l’un des membres les plus emblématiques de la génération des acteurs afro-américains masculins – avec Eddie Murphy, Morgan Freeman, Samuel L. Jackson, Wesley Snipes, Forest Whitaker, Laurence Fishburne, Will Smith, Martin Lawrence ou Jamie Foxx – à être parvenu à se faire une place dans le cinéma hollywoodien à la fin du XXe siècle. Marchant dans les pas de Sidney Poitier, il s’est engagé contre le racisme anti-noir dans ses films, notamment dans Malcolm X réalisé par son ami Spike Lee, dans Hurricane Carter ou dans Le Plus Beau des combats. Il s’est engagé aussi dans d’autres luttes pour la justice et la tolérance à l’égard des minorités, les homosexuels par exemple dans Philadelphia de Jonathan Demme. Mais il a également joué dans des films d’autres registres, des thrillers en particulier, notamment à cinq reprises sous la direction de Tony Scott (USS Alabama, Man on fire, etc.) et plusieurs fois sous la direction d’Antoine Fuqua (Training Day, Equalizer, etc.).
Il a remporté deux Oscars, celui du Meilleur acteur pour son rôle de policier véreux dans Training Day – Il est le deuxième Afro-Américain, après Sidney Poitier, à avoir obtenu cette récompense – et celui du Meilleur acteur dans un second rôle pour Glory. Il a aussi été nommé à huit reprises aux Golden Globes et récompensé deux fois. Il a reçu de nombreux autres prix, notamment un Tony Awards, 16 Images Awards et un Cecil B. DeMille Award pour l’ensemble de sa carrière en 2016.
En 2024, il devient pasteur chrétien évangélique pentecôtiste.
Biographie
Denzel Hayes Washington Jr.2 est le fils d’un employé du service des eaux de la ville de New York, Denzel Washington Sr., également pasteur, originaire du comté de Buckingham (Virginie). Lennis « Lynne » sa mère, esthéticienne et propriétaire d’un salon de beauté3, est née en Géorgie et a passé son enfance à Harlem.
Il est scolarisé à l’école primaire de Pennington-Grimes de Mount Vernon à New York jusqu’au divorce de ses parents, en 1968, alors qu’il est âgé de 14 ans. Il est alors envoyé dans une école privée, la Oakland Military Academy, à New Windsor dans l’État de New York. À partir du début des années 1970, il fait ses études secondaires à la High School Maryland à Daytona Beach, en Floride.
Par la suite, il fait ses études à l’université Fordham4, où il étudie d’abord la biologie et la médecine, mais préfère s’orienter vers le journalisme et le théâtre. Durant ses études de théâtre, il a incarné des personnages tels The Emperor Jones de Eugene O’Neill et Othello de William Shakespeare et obtient par la suite son baccalauréat ès lettres en théâtre et en journalisme. L’année suivante, il découvre aussi l’art dramatique et prend la décision de devenir comédien ; il s’inscrit au Lincoln Center Campus de l’université Fordham et reçoit des encouragements pour suivre des études en art dramatique. Une fois diplômé, il quitte New York pour parfaire ses études en art dramatique à l’American Conservatory Theater San Francisco5 qui lui accorde une bourse pour étudier l’art dramatique pendant deux ans. Il débute en jouant de grandes pièces comme When the Chickens Come Home to Roost ; et pour son interprétation dans cette pièce dans laquelle il incarne Malcolm X, il reçoit l’Audelco Award. Après ses études, il retourne à New York pour entamer sa carrière d’acteur.
Carrière
Années 1980 : révélation télévisuelle et cinématographique
Il débute au cinéma à vingt ans, par une très brève apparition dans Un justicier dans la ville, un film d’action américain réalisé en 1974 par Michael Winner, et dont le rôle principal est joué par Charles Bronson. Il poursuit dans deux téléfilms, Wilma puis Flesh and Blood réalisé par Jud Taylor.
Son véritable premier rôle au cinéma a lieu en 1981, dans le film Carbon Copy. En 1982, il apparaît dans la série télévisée Hôpital St Elsewhere. En 1987, il incarne Steve Biko, un leader noir en lutte contre l’Apartheid, dans le film britannique Cry Freedom. En 1989, il reçoit l’Oscar du meilleur second rôle masculin pour sa performance dans Glory6,7.

Années 1990 : confirmation critique et commerciale
En 1990, Denzel Washington rencontre Spike Lee qui le fait jouer dans Mo’ Better Blues. Le succès du film Do the Right Thing (1989) permet à Spike Lee de se lancer dans l’aventure du biopic Malcolm X. Après l’éviction de Norman Jewison8 du projet, Lee offre le rôle-titre à l’acteur. Le film brosse un portrait positif de l’activiste afro-américain8 « violent, insolent, et provocant »8, comme l’indique le slogan du film sorti en 19928.
Washington incarne avec virtuosité le leader noir musulman8 et c’est cette performance qui lance concrètement sa carrière car il y décroche une nomination aux Oscars9 et devient une référence pour la communauté afro-américaine10 aux côtés d’Eddie Murphy qui occupait l’avant-scène durant les années 198011.
Néanmoins, il refuse d’incarner un autre grand leader noir, Martin Luther King, car il ne souhaite pas se laisser enfermer dans un seul type de rôle6 ; il parvient à trouver des emplois moins marqués qui lui permettent de donner la réplique à des acteurs reconnus. Ainsi, l’année 1993 est marquée par trois grands succès : il joue du Shakespeare6 dans Beaucoup de bruit pour rien6 sous la direction de Kenneth Branagh. Mais c’est dans le thriller politique L’Affaire Pélican, avec Julia Roberts pour partenaire, que Denzel Washington s‘impose aux yeux du grand public international, bien que les critiques du film restent plutôt mitigées12. L’acteur y incarne un journaliste qui dénonce la corruption politique au péril de sa vie.
Enfin, il livre une interprétation remarquée d’un avocat dans le mélodrame historique Philadelphia, aux côtés de Tom Hanks. Le long-métrage, qui a pour thème l’homophobie et le SIDA, et qui est inspiré d’un fait bien réel cette fois, est encensé par la critique et très apprécié par le public (2,7 millions d’entrées en salles en France13).
En 1995, il revient avec trois films d’action cette fois-ci. Le récit de science-fiction Programmé pour tuer, de Brett Leonard, est mal reçu, le film de guerre USS Alabama, de Tony Scott connaît un franc succès commercial, et le polar californien Le Diable en robe bleue, de Carl Franklin, est aussi un succès. Acteur fidèle, Washington retrouvera ces deux derniers cinéastes au cours de la décennie suivante.
Si, en 1996, La Femme du pasteur de Penny Marshall et À l’épreuve du feu sont, sur le territoire nord-américain, deux succès critiques et commerciaux, les années suivantes sont marquées par les échecs du thriller fantastique Le Témoin du mal (Fallen) de Gregory Hoblit et de Couvre-feu, pour lequel il retrouvait le réalisateur Edward Zwick. Ce film prémonitoire – il raconte approximativement, cinq ans avant qu’il ait lieu, l’attentat du 11 septembre – a été jugé peu crédible par la critique lors de sa sortie.
Il est aussi à l’affiche des drames sportifs He Got Game, de Spike Lee, qui obtient des critiques positives14, mais reste un échec commercial15, et Hurricane Carter, de Norman Jewison, où il prête ses traits au boxeur Rubin Carter et livre une performance remarquée. L’année 1999 est marquée par la sortie de Bone Collector de Phillip Noyce, un thriller mal accueilli par la critique mais pas par le grand public qui se laisse séduire par le tandem que forme l’acteur avec la star montante du moment, Angelina Jolie.