Le Haut-commissariat aux droits de l’homme donne des leçons à Abdoulaye Diop après l’expulsion de son représentant du Mali.

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L’éviction du directeur des droits de l’homme de la Minusuma a été annoncée à la suite de l’annonce par la junte militaire malienne du haut-commissaire aux droits de l’homme, le colonel Asimi Goita, les Nations Unies ont envoyé une lettre en réponse à Abdoulaye Diop, qui nous apprend que le diplomate était déjà hors du pays lorsque son expulsion a été annoncée.
Je me réfère au communiqué de presse du gouvernement, Monsieur Guillaume Ngefa, Directeur de la Division des droits de l’homme de la MINUSMA, qui se trouve en ce moment en congé à Genève. Cette décision se baserait sur la sélection de membres de la société eivite par Participation de M. Ngefa à diverses réunions Permettez-moi d’exprimer ma déception et ma vive protestation contre la décision du gouvernement. Je crois que la décision du gouvernement est fondée sur une mauvaise compréhension de la situation, tant sur le plan formel que sur le fond. M. N’Geffa a exercé son mandat au cours des dernières années avec un dévouement absolu à la promotion et à la protection des droits humains au Mali. J’ai pleinement confiance en son professionnalisme et son équité dans l’exercice de ses fonctions en tant que mon représentant au Mali. Je voudrais également vous rappeler que le principe de persona non grata ne s’applique pas juridiquement aux employés des Nations Unies.
En ce qui concerne le fond, permettez-moi à cet égard de rappeler qu’en vertu des dispositions du Pacte International relatif aux droits civils et politiques, à laquelle le Mali est partie depuis 16 juillet 1974, la liberté d’expression doit être garantie à ses citoyens et à toute personne vivant sur le territoire malien. Alors que les autorités de la transition travaillent à la restauration d’un Etat de droit et que le pays s’approche d’un cycle électoral, elle exige, entre autres, la libre expression de toutes les opinions sur toutes les questions, y compris la sécurité et les droits de l’homme, et il est important de rappeler que la liberté d’expression est un droit essentiel et fondamental de la société démocratiques, qu devrait être protégé par toutes les institutions du pays.
Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, Gouvernement de transition de la République du Mali. Je suis également extrêmement préoccupé par le fait que dans son communiqué du 5 février 2023, le Gouvernement utilise le qualificatif << d’usurpateurs pour discréditer ou dénigrer des défenseur(e)s des droits humains qui n’ont fait que s’exprimer sur les questions des droits humains conformément aux normes et standards internationaux relatifs aux droits humains, notamment la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme. Qualifier des défenseur(e)s des droits humains << d’usurpateurs >> contrevient aux obligations internationales du Mali en matière des droits humains ainsi qu’à la législation nationale et en particulier l’article 15 de la Loi malienne n°2018-003 du 12 janvier 2018 relative aux Défenseurs des Droits de l’Homme dispose que « l’Etat doit protéger les Défenseurs des Droits de l’Homme, les membres de leurs familles et de leurs collaborateurs lorsqu’ils sont confrontés à une situation de risque ou de danger dans l’exercice de leurs activités >>. J’appelle donc les autorités maliennes à reconsidérer leur décision du 5 février et à accorder plus de respect et de protection aux défenseurs des droits humains. Réitérant l’engagement du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme à renforcer la coopération avec le Gouvernement, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.

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